Saint-Louis, la Venise d’Afrique 

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Saint-Louis, la Venise d’Afrique 

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Le reportage (In English) de Fabio Ferrari sur les effets climatiques sur ”la ville la plus menacée par l’élévation du niveau de la mer dans toute l’Afrique”, au Sénégal.

Le quartier de Guet Ndar est parmi les plus touchés par les événements climatiques. Environ 3 000 personnes ont perdu leur maison et vivent maintenant dans des camps temporaires plus à l’intérieur des terres
Moussa Ndiaye est enseignant à l’école primaire Cheick Tourè. En mars 2018, l’école a été fermée suite à une alerte météo. Quelques jours plus tard, une partie de la structure s’est effondréesous les coups des vaguesi
Financée par l’Etat du Sénégal et l’Agence Française de Développement (AFD), une fois achevée, la digue longera sur 3,5km le mur de protection construit par les colons en 1927
Michelle Guoye (à gauche), avec son amie Diame Seynabore Fall. Suite à une onde de tempête en août 2018, ils ont été déplacés dans une cour d’école pendant deux mois, puis à Khar Yalla. Ils vivent maintenant dans le camp temporaire de Djougop depuis plus de deux ans
A côté du camp temporaire de Djougop, 600 logements sont prévus pour accueillir les personnes déplacées vivant dans la bande côtière de 20 mètres de large considérée comme à haut risque d’inondation
Mansou Wad, a déménagé avec sa famille dans le camp de Khar Yalla en 2017. Il gagne sa vie en pêchant et doit maintenant se rendre à la mer en prenant un bus ou un taxi coûteux pendant les heures creuses
Thiane Sene Diop montre la photo de son mari Birayema ​​Diop. L’homme, ancien pêcheur, a quitté sa femme et ses deux enfants en 2007 et s’est embarqué avec quelques collègues pour faire fortune en Europe. “Pendant quelque temps, ils étaient obligés de rester plus longtemps en mer pour trouver du poisson et parfois il rentrait chez lui pratiquement avec les mains vides”, se souvient la femme. Birayema ​​vit aujourd’hui avec sa nouvelle famille en Andalousie
Une partie du cimetière Saint-Louis a déjà été engloutie par les vagues de la mer

Saint-Louis, la Venise d’Afrique


Le reportage de Fabio Ferrari sur les effets climatiques sur ”la ville la plus menacée par l’élévation du niveau de la mer dans toute l’Afrique”.

Si dans notre partie du monde les anomalies climatiques ne développent que depuis peu la perception d’une urgence qui ignore les frontières, dans d’autres zones moins privilégiées de la planètele terme ‘changement climatique’ est sur les lèvres des populations locales depuis des décennies. Au Sénégal, par exemple, l’érosion côtière a déjà causé des milliers de réfugiés climatiques. La situation la plus grave à Saint-Louis.

Fondée en 1659 et baptisée du nom de Louis XIV, grâce à saposition stratégique à l’embouchure du fleuve Sénégal, elle devient la première colonie française d’Afrique occidentale et important pôle pour le commerce des esclaves et gomme arabique. La rétrocession à Dakar juste avant l’indépendance en 1960 marque un déclin économique pour l’ancienne capitale du Sénégal qui base désormais presque entièrement son économie sur la pêche.

En 2008, le rapport Habitat de l’ONU a désigné le site du patrimoine mondial de l’UNESCO comme “la ville la plus menacée par l’élévation du niveau de la mer dans toute l’Afrique”¹. Ce phénomène ajouté à l’érosion côtière a poussé l’océan auxpieds des habitants de la Langue de Barbarie, presqu’île sablonneuse qui protège la ville du martèlement des vagues de l’Atlantique. Une étude estime que 5 mètres de côte sont perdus chaque année².

À s’acharner sur la population depuis quelques décennies, il y a aussi des événements extrêmes de plus en plus fréquents, Guet Ndar fait partie des quartiers les plus touchés. Deux tempêtes majeures en 2017 et 2018 ont laissé derrière elles des scènes de dévastation. En plus des maisons et des petits commerces, uneécole, une mosquée et une partie du cimetière ont été perdus.

Environ 300 familles vivent désormais dans les campements temporaires de Khar Yalla et Djougop, situés respectivement à 8 et 10 km dans l’arrière-pays. A côté de cette dernière, des logementssont en cours de construction qui accueilleront également les habitants qui vivent actuellement dans la bande de 20 mètres de large considérée comme “à haut risque d’inondation”. Une étudemenée en 2013 par le ministère sénégalais de l’environnementestime que 80% de la ville de Saint-Louis sera à “risque élevé” d’inondation d’ici 2080, pour un total d’environ 150 000 personnes déplacées.

Les communautés locales sont basées sur la pêche depuis des siècles. Cependant, il est difficile de gagner sa vie en tant que pêcheur aujourd’hui. Non seulement leurs habitations et leurs infrastructures de base disparaissent, mais les changements des courants maritimes et des températures ont également affecté la disponibilité des stocks de poissons. Cela s’ajoute à l’impact négatif la surpêche a sur les eaux sénégalaises par les naviresde peche européens et étrangers.

Des milliers de Sénégalais désespérés décident chaque année de migrer vers l’Europe. La plupart des Saint-Louisiens embarquent sur leurs propres pirogues via la route dite “de l’Afrique de l’Ouest”, un voyage souvent fatal de plus d’une semaine pour rejoindre les côtes des îles Canaries.

La catastrophe a incité le Sénégal à commencer la constructiond’une digue en 2019, mais cela représente un palliatif et certains sont sceptiques sur le fait que la ville de 230 000 habitants puisseêtre sauvée.

¹ https://www.unisdr.org/campaign/resilientcities/cities/senegal/saint-louis.html

² https://documents1.worldbank.org/curated/en/501701524080197497/pdf/Project-Information-Document-Integrated-Safeguards-Data-Sheet-Senegal-Saint-Louis-Emergency-Recovery-and-Resilience-Project-P166538.pdf [pag.5]